Un bilan mitigé mais de très bonnes perspectives

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Ce 8 février 2003, c’est la commune de Ouaké qui a ouvert le bal de l’installation des assemblées communales et municipales, suite aux élections communales et municipales de décembre 2002 et janvier 2003. Ainsi, la décentralisation au Bénin venait de passer de 10 ans de théorie, de formulation, d’échange, de reculade et d’hésitation politique à la phase active. Les enjeux étaient clairs et précis : promouvoir une démocratie locale qui faciliterait le développement à la base. 15 ans plus, la décentralisation reste un chantier laborieux, un processus dont les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Joseph Tossavi, président de la Mission de Décentralisation, la structure chargé de l’opérationnalisation de la décentralisation reconnait en 2018 « que la politisation à outrance de l’administration locale » a pris de court tous les concepteurs de la réforme. Du coup le jeu a été un peu biaisé. Forcément les résultats ne seront pas à la hauteur des attentes. Les optimistes comme nous autres ont beau réaffirmé leur foi en l’avenir de la décentralisation, martelé que le meilleur reste à venir et que quelques touches suffiraient à relancer le processus, en réalité, c’est la déception qui prime. Comme l’affirme Joseph Tossavi, le coordonnateur des pères géniteurs de la décentralisation, « il faut rendre son âme à la décentralisation » au Bénin. Autrement dit, il faut réaffirmer et retourner aux enjeux de la décentralisation avec les textes qui conviennent à ces ambitions et la sensibilisation appropriée. Il faut, ‘ l’image des expériences de développement conduit par les communautés, « remissionner » les différents acteurs dans une dynamique d’innovation et de saine émulation dans les 77 communes.

En 15 ans, nous n’avons pas atteint les objectifs simplement parce que nous n’avons pas permis aux différents acteurs de la décentralisation, de s’identifier comme tels et d’avoir un cahier des charges. Nous n’avons pas suffisamment sensibilisé les uns et les autres sur leur rôle et responsabilité dans la décentralisation. Mêmes un acteur sachant comme l’Etat n’a pas joué sa partition. Le fils aîné de la République n’a pas fourni à la sœur cadette, l’accompagnement nécessaire à son succès. Du coup, il est loisible à l’Etat de dénoncer les « dérives » locales quand bien même elles sont moins nombreuses et de faible ampleur que les poutres dans l’œil du pouvoir central.

La bonne nouvelle de cette date anniversaire est double. Les acteurs reconnaissent que la décentralisation est bien irréversible au Bénin. Le premier responsable du secteur, le Ministre Barnabé Dassigli l’a bien déclaré le 1er février dernier à la rencontre ANCB-AIMF-Union Européenne, élargie à la société civile béninoise au Bénin Royal Hôtel. Deuxièmement, les différents acteurs souhaitent unanimement des réformes pour un «nouveau départ» de la décentralisation au Bénin. Le moment est donc plus que jamais propice pour poser les bases de cette dynamisation du processus, en privilégiant la démarche participative. HBD à la décentralisation, aux 77 communes, très bonne fête aux acteurs de la décentralisation et hommage aux élus pionniers notamment les maires de la première mandature.

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