Projet « Access to Market » : SENS BENIN, Mark’Ethic et Waxangari Labs dynamisent la distribution des produits locaux grâce à BeniBiz

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Financé par BeniBIZ, le projet ‘’Access to Market (A2M)’’, en français, ‘’Accès aux Marchés’’ est une initiative de SENS BENIN, Mark’Ethic et Waxangari Labs. Lancé le 3 janvier 2024, ce projet qui va durer trois années met en synergie ces trois structures pour la valorisation et la promotion de l’indéniable potentiel économique, sanitaire et culturel des produits locaux éparpillés dans les territoires. Ainsi, le lundi 21octobre 2024 à l’Hôtel Consulat de Parakou, les responsables du projet A2M ont profité du « mois du consommons local » pour partager avec plusieurs catégories d’acteurs, le niveau d’avancement dudit projet et les belles perspectives qui se dessinent en ce qui concerne la qualité, la visibilité, la compétitivité de nos produits locaux (agricoles et agroalimentaires) et leur accès aux marchés.

La consommation des produits locaux reste un défi entier. Plusieurs causes constituent un frein à leur adoption, malgré leur potentiel économique, sanitaire et culturel indéniable. Selon les responsables du projet A2M, premièrement, bien que notre pays connaisse une floraison d’entreprises locales et une diversité de produits proposés par les entrepreneurs, nous observons une émergence insuffisante de produits locaux de meilleure qualité, disponibles en quantité sur l’ensemble du territoire national et à des coûts accessibles pour tous les segments de consommateurs.

De plus, le coût élevé de ces produits, en grande partie dû à des méthodes de production coûteuses et à un accès limité aux intrants, rend leur adoption difficile. En comparaison, les produits importés bénéficient souvent de chaînes logistiques optimisées, ce qui les rend plus abordables pour le consommateur béninois.

En outre, on note un déficit de sensibilisation concernant les produits locaux. Beaucoup de ces produits, bien qu’ils soient de qualité et souvent adaptés aux besoins des populations, ne sont pas suffisamment connus du grand public. Cette méconnaissance pousse les consommateurs vers des alternatives importées, perçues comme plus accessibles, voire plus modernes.

Un autre point crucial réside dans le manque de professionnalisme des distributeurs de produits locaux. Cette situation impacte non seulement la qualité du service, mais aussi la visibilité des produits sur le marché. L’absence de chaînes de distribution structurées réduit leur attractivité et leur disponibilité.

« À Parakou, cette situation est encore plus marquée. Bien que la ville soit en plein essor et que de nombreux jeunes entrepreneurs émergent, l’accès aux produits locaux y reste limité, et les circuits de distribution restent rudimentaires. Cela entraîne un déséquilibre où les consommateurs se tournent vers les produits importés, perçus comme plus disponibles et moins coûteux. Pourtant, Parakou offre un potentiel de marché considérable pour les produits locaux, et des réformes sont essentielles pour améliorer cette situation » se désole Stanislas ASANVI, point focal des distributeurs du Nord. C’est dans cet esprit que les acteurs de la distribution et de la promotion des produits locaux « unissent leurs forces et s’engagent à créer un cadre de référence pour la concertation et le partage d’opportunités en faveur de la promotion et de la distribution des produits locaux ».

                     

   Point des activités menées

Selon Ahmed Séro Lafia, Directeur de Waxangari L@bs, après un diagnostic profond des facteurs limitant l’accès au marché des produits agricoles et agro-alimentaires, le projet A2M a structuré sa stratégie autour de 4 grandes composantes. Il s’agit des acteurs, circuits et dispositifs d’accès au marché ; les structures d’accompagnement d’entreprises (SAE), les offres de produits locaux (maîtrise qualité, marketing, maîtrise des coûts) et enfin la population et les décideurs (sensibilisation et plaidoyer).

A la date du 30 août 2024, les lignes ont bougées et plusieurs résultats ont été obtenus notamment l’identification, la géolocalisation et la typologie des acteurs (Points de Vente et Forces de Vente) – Regroupements par territoires ; le diagnostic besoins et solutions de financement du BFR des FV / PV ; le renforcement de capacité sur l’élaboration d’un modèle d’affaire (30 acteurs formés) ; le diagnostic besoins et solutions digitales productivité / efficience (en cours) ; la caractérisation d’offres structurantes à mettre à l’échelle ; la capitalisation de bonnes pratiques d’activation de marché pour mise à disposition des acteurs de mise en marché sur sélection après AMI ; l’identification de dynamiques collectives de promotion PL et facilitation de l’accès au marché ; le rapport de l’état des lieux sur le processus d’obtention de l’AMM et les initiatives en cours ; la conception d’un Guide digitalisé d’informations et conseil sur la procédure d’obtention de l’AMM ; le coachings collectifs aux MPME de la cohorte 9 de BeniBiz (87 MPME touchées sur 133) et l’accompagnements individuels (en cours) de 40 conseil marketing dont 30 AMM.

Le Directeur de Waxangari L@bs est formel « il faut qu’on travaille en bonne synergie puisque le défi aujourd’hui n’est pas vraiment au niveau de la production. Le défi est plutôt au niveau de la visibilité et de la consommation des produits. On a vu au Togo, une forte communication, une forte éducation de la population ». Quant à  la qualité des produits mis sur le marché, Ahmed Sero Lafia rassure « les produits locaux sont portés par les entrepreneurs qui sont accompagnés par des structures lesquelles travaillent beaucoup l’approche qualité avec eux. Entre autres objectifs du projet, c’est d’améliorer le process et les accompagner à l’obtention de l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) ». Les acteurs de distribution et de promotion ont un rôle crucial à jouer. A en croire le point focal Nord, « les groupes synergies du Nord (Parakou-Natitingou), du Centre (Abomey-Bohicon-Dassa-Savalou) du Sud (Cotonou-Calavi-Porto) ont pour but principal de favoriser les échanges, le partage d’expériences, et la mutualisation de solutions face aux défis actuels et futures de la distribution et la promotion des produits locaux ». Stanislas ASANVI évoque, au titre des actions prioritaires, « … la professionnalisation des acteurs de distribution des produits locaux ainsi que plusieurs actions commerciales et de sensibilisation de la population sur l’importance de consommer local ».

  Plaidoyer en faveur de la promotion des produits locaux

C’est la promotrice de AlHeri G, Faysalath Gado qui a donné lecture du message de plaidoyer de l’ensemble des acteurs du secteur : « Aujourd’hui, nous nous tenons devant vous pour plaider en faveur de nos produits locaux, des trésors souvent sous-estimés de notre économie. Dans un monde où les choix de consommation abondent, il est crucial de rappeler l’importance de soutenir nos propres ressources ». Pourquoi consommer local ? Les promoteurs donnent la réponse en trois points : d’abord en achetant les produits locaux, vous contribuez directement à la pérennité de nos entreprises et à la création d’emplois dans nos communautés. C’est un geste qui renforce notre économie et aide à bâtir un avenir meilleur pour tous. De plus, en diminuant la distance parcourue par nos aliments, nous contribuons à la protection de notre planète. Donc, chaque achat local est un pas vers un avenir plus durable et responsable. Ensuite en choisissant de consommer des produits made in Bénin, nous contribuons non seulement à la dynamisation de notre économie, mais également à la préservation de notre patrimoine culturel et artisanal. Cette démarche favorise un cercle vertueux qui améliore la qualité de vie de nos concitoyens tout en renforçant notre identité. « Nous appelons les consommateurs, et tous les acteurs de la société à faire de la consommation locale un choix quotidien. Ensemble, faisons de nos produits locaux un véritable symbole de fierté et de patriotisme. Soutenir le local, c’est investir dans notre présent et notre avenir » a-t-elle insisté avant de s’adresser aux différentes autorités présentes en vos rangs et grades, en tant que leaders et décisionnaires, vous avez le pouvoir d’initier un changement significatif qui impactera positivement notre économie, notre environnement et notre société.

  Des mesures incitatives soutenues…

Faysalath Gado insiste sur la mise en place des politiques incitatives qui encouragent la production et la consommation de produits locaux. Cela inclut des subventions pour les entrepreneurs, les distributeurs de produits locaux, des allégements fiscaux pour les entreprises locales, ou des programmes de certification pour garantir la qualité des produits ; l’intégration de la consommation de produits locaux dans les cantines scolaires, dans les services publics et dans les différentes pauses lors des colloques, séminaires. En éduquant les jeunes générations sur l’importance des produits locaux, vous semez les graines d’une culture de consommation responsable et durable ; la facilitation de l’organisation de foires, des animations commerciales, des séances de sensibilisation, des événements qui mettent en valeur les producteurs locaux. Offrir des espaces pour la vente et la promotion de ces produits permettra de créer des connexions directes avec les consommateurs et enfin la mise en place des programmes de financement accessibles pour les entrepreneurs et distributeurs. Qu’il s’agisse de microcrédits ou de fonds d’investissement, le soutien financier est essentiel pour aider les entrepreneurs et les distributeurs à développer leurs activités.

La promotrice de AlHeri G conclut « votre engagement en faveur des produits locaux peut transformer notre économie. En créant un environnement favorable et en soutenant activement les actions et acteurs de promotion des produits locaux, vous pouvez faire une différence significative dans la vie de nombreux citoyens ». Signalons que cette conférence de presse s’est achevée par une séance de dégustation de mets et jus ainsi que d’autres produits localement fabriqués.

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