Forum économique KAS PDWA Bénin-Togo 2024 : Le « financement des entreprises » au cœur des échanges entre acteurs du monde entrepreneurial
(La Fondation Konrad Adenauer Stiftung facilite des approches de solutions innovantes aux défis des financements des entreprises)
C’est autour d’une discussion fructueuse sur le thème « le financement des entreprises » que s’est tenu les 21 et 22 Août 2024 à Azalai hôtel de Cotonou, le forum économique KAS PDWA Bénin-Togo inscrit dans le cadre de la mise œuvre du Programme régional Pour le Dialogue Politique en Afrique de l‘Ouest. Animé par Victor Emmanuel Ekwa-Bebe III, ce forum autour de différents panels a réuni les professionnels des secteurs des finances et des partenaires au développement économique, entrepreneurs du Bénin et du Togo, économistes et journalistes spécialisés. Les travaux de ce forum ont été ouverts par la Coordinatrice Projet Anastasia Rentzing et rehaussés de la présence de Christiane Codjo Tossou, Directrice générale Crystal Tours, représentante du président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Bénin; S.E Dr Stefan Buchwald, Ambassadeur d’Allemagne au Bénin; Agniola Ahouanmenou, représentante du Ministre des Affaires Étrangères.
Dans un monde où les opportunités de croissance rivalisent avec les défis financiers, savoir choisir la source de financement idéale peut transformer une idée prometteuse en une entreprise florissante. Telle est la préoccupation majeure de tout entrepreneurs qui se profile dans les investissements entrepreneuriaux. Dans l’optique d’apporter son grain de sel à cette question importante, la Fondation Konrad Adenauer Stiftung (KAS), à travers son dialogue politique en Afrique de l’Ouest a décidé de réunir les entrepreneurs voisins Bénin-Togo pour mutualiser les efforts et réflexions autours des nombreux défis qui jonchent le secteur. A l’ouverture de cette activité, Anastasia Rentzing, coordinatrice Projet, après avoir prononcé ses mots de bienvenue aux participants, a dévoilé l’objectif principal de ladite activité. « Cette année, nous avons décidé de mettre ensemble des entrepreneurs voisins, notamment les Béninois et les Togolais, afin de mutualiser les efforts et les réflexions, et d’ouvrir progressivement au plan sous-régional, notre modeste contribution à l’accompagnement des économies ouest-africaines » a précisé la coordinatrice Projet Anastasia Rentzing.
Les jeunes entrepreneurs aux prises des différentes contraintes du secteur entrepreneurial
Si le mythe du créateur d’entreprise seul dans son garage et rapidement projeté au firmament laisse rêveur, la réalité de la création d’entreprise est plus chaotique. En effet, tout entrepreneur doit affronter différents écueils et difficultés pour transformer son idée en projet puis en réalité. Le financement notamment, est souvent source et la principale inquiétude. « L’entrepreneuriat n’est pas chose facile pour les jeunes et donc au-delà de ce qu’ils ont le devoir et la charge d’aller chercher le financement afin de faire développer leur projet, il y a également ce besoin crucial de financement et parfois ils ne savent pas identifier le financement adéquat » souligne Christiane Codjo Tossou, Directrice Générale Crystal Tours, représentante du président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Bénin.
Pour S.E Dr Stefan Buchwald, Ambassadeur d’Allemagne au Bénin, « bien que la création d’entreprise ait été facilitée au Bénin, au Togo et en Côte d’Ivoire par l’évolution du contexte socio-économique dans le cadre légal et normatif, il subsiste de nombreux défis pour les jeunes entreprises. Elle se trouve au manque de financement, à l’imposition, à une insuffisance de formation et à la concurrence de grands groupes ; ce qui rend très exigeante la persévérance sur le plan économique ». Il n’a pas manqué de féliciter l’initiative de la fondation Konrad Adenauer Stiftung pour l’organisation de cet événement.
En effet, la fondation Konrad Adenauer Stiftung dans ses diverses interventions a contribué d’abord à la formation de jeunes start-uppers et entrepreneurs au Togo et au Bénin en 2021, ensuite a abordé la question du développement économique du Togo en 2022 et enfin le rapport entre l’écologie, le développement durable et la création de l’emploi, avec des experts béninois, togolais, ivoiriens et guinéens en Côte d’Ivoire. En 2023, elle a mis l’accent sur les compétences locales à Lomé, Cotonou et Abidjan.
C’est à l’issu de ces différents apprentissages que la question de financement revenait dans les recommandations et les échanges car il est l’un des principaux obstacles au lancement des entreprises. C’est une difficulté qui se poursuit souvent pendant la phase de développement de l’activité. Qu’il s’agisse du Bénin ou du Togo, ces différentes recommandations sont de plusieurs ordres.
Des pistes de solution pour faciliter l’insertion l’entrepreneurial
Cas du Bénin
Au Bénin, la porte-parole Touré Hadiatou Salifou Sama en collaboration avec ses confrères proposent entre autres de créer au sein de la GDIZ un espace dédié aux jeunes entreprises avec un système de mentorat et d’allègement fiscal adapté; une loi qui définit le statut des jeunes entreprises au Bénin et qui encadre la fiscalité des jeunes entreprises béninoises comme un régime particulier ou d’exception; de mettre en place des produits financiers qui prennent en compte des mécanismes spécifiques adaptés en leurs garanties, délais, taux, commission aux besoins des PME du Benin; etc.
Cas du Togo
Au Togo, par la voix de Pondikpa Tchabao, ils proposent entre autres de mettre en place un programme de développement de la gouvernance visant à rationaliser et garantir l’efficacité des institutions clés intervenant dans l’économie en milieu urbain; d’accélérer les réformes en matière de décentralisation afin de donner davantage d’autonomie et de moyens d’action aux communes; de former les responsables et décideurs de politique économique urbaine sur l’approche prospective en matière de planification de la ville; de doter chaque commune rurale d’équipements de mécanisation agricole; de promouvoir l’économie sociale et solidaire à travers les interprofessions; etc.
Bien qu’il y ait une facilité de création d’entreprise au Bénin il n’en demeure par moins des contraintes. Le financement des entreprises au Bénin, comme dans de nombreux pays en développement, est confronté à plusieurs contraintes qui ne favorisent pas leur croissance et leur développement. Ces problèmes constituent une barrière forte à la croissance des entreprises. Pour les différents secteurs, le coût des financements et l’accès aux financements sont des préoccupations importantes pour 64 à 78 % des chefs d’entreprises (Enquêtes Climat des Investissements). Alain Féliho, président CONEB/BENIN dans sa présentation a énuméré quelques unes. Il s’agit de l’accès limité aux financements, du taux d’intérêt élevé, du manque de diversité des sources de financement, de la faiblesse du marché financier, des problèmes de gestion financière, de l’environnement réglementaire et juridique, de l’insuffisance des structures d’accompagnement et de l’informalité du secteur.
Face à ces contraintes et pour garantir un environnement de financement plus favorable aux entreprises au Bénin, l’expert a mis en branle quelques recommandations. Entre autres, il propose de renforcer des institutions financières, de réduire les taux d’intérêt, de dynamiser le marché financier, de renforcer des compétences en gestion financière, d’améliorer l’environnement réglementaire et juridique, de développer des structures d’accompagnement, de formaliser le secteur informel, de collaborer entre le secteurs public et privé.
La KAS prévoit une rencontre sous-régionale en 2025 qui aura pour objectif de revenir sur la question du financement, de façon profonde. « Les sessions prévues dans le programme seront des déclinaisons de ce thème, véritable axe de préoccupation notamment pour les cibles actuelles des fora, à savoir les start-ups, les TPE et les PME » a souligné Anastasia Rentzing, Coordinatrice Projet.
Adelaïde HOUNYE KOKOU.