Les raisons et les dessous d’une procédure de révocation contre les SE de Cotonou, Sèmè-Kpodji et Houéyogbé !

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Les raisons d’une procédure de révocation contre les SE de Cotonou, Sèmè-Kpodji et Houéyogbé !

Les Secrétaires Exécutifs  Moutawakilou ASSAN AOUDOU  de la mairie  de Houéyogbé, Nestor  Manonwomeh BOSSOU de  la  mairie  de  Cotonou  et Patrice LAFIA de la mairie de Sèmè-Podji sont sous le coup d’une procédure de révocation d’ores et déjà acquise compte tenu de l’implication du conseil des ministres et des faits qui leur sont reprochés quant bien même ils sont présumés innocent jusqu’à ce qu’un tribunal en décide autrement. Le Chef de l’Etat avait prévenu que les cadres qui passeront outres les dispositions et les procédures légales le paiement cache, ce qui était compliqué quand il s’agissait des maires. La preuve vient d’être donnée par le conseil des ministres de ce 12 avril 2023.

 

Tout est parti d’une mission de la Cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes dont les conclusions sont parvenues au conseil des ministres qui les a traitées lors de sa session de ce 12 avril 2023. Globalement, selon le compte rendu officiel du conseil des ministres, « il leur est reproché  des actes constitutifs  de violation des règles de déontologie administrative, de l’orthodoxie financière, d’abus de pouvoir et/ou d’atteinte grave aux intérêts de la commune.

 

Le cas du SE de Houéyogbé

« Le Secrétaire exécutif de la commune  de Houéyogbé, en dépit de l’avis contraire du Responsable  des affaires administratives et financières, son  collaborateur  censé  être  le  plus  avisé  sur  le  sujet,  a maintenu hors les livres du Trésor public, des  comptes de la commune  au mépris des directives du ministre de l’Economie et des Finances ordonnant la clôture de ces comptes. Il s’est  en outre  rendu  coupable  d’avoir autorisé, pour  un  montant  de 9.071.500 FCFA, des opérations de décaissement sur les comptes tenus dans les livres de la CLCAM de Houéyogbé, en violation  des dispositions de l’article  390 du  code de l’administration territoriale  qui habilite, seul, le trésorier communal pour effectuer les opérations de recettes et de dépenses de  la commune. Un  tel comportement traduit une  volonté  délibérée  de passer outre l’orthodoxie financière ».

Le cas du SE de Cotonou

« En ce qui concerne le Secrétaire exécutif de la commune  de Cotonou, alors que  le code  des  marchés  publics  définit  clairement  son  niveau d’intervention et son rôle dans la chaîne de passation des marchés publics, il s’est immiscé, à une étape qui n’était en rien concernée par ses fonctions, dans  la procédure de passation  du  marché  relatif à la réhabilitation des installations du réseau d’éclairage public de la ville de Cotonou à l’occasion de la fête du 1er août 2022. En interférant dans les attributions de la Personne responsable des marchés publics, il a outrepassé ses prérogatives par  des recommandations et/ou instructions, lesquelles  ont prévalu dans  l’attribution du  marché  à un prestataire à un coût plus onéreux  pour  la commune.  De même, il lui est reproché d’avoir approuvé un marché d’acquisition de véhicules au profit des services de la mairie, des responsables et du Trésorier communal, en violation de la réglementation sur la gestion du parc des véhicules et autres équipements motorisés de l’Etat ».

Le cas du SE de Sèmè-Kpodji

« Quant  au Secrétaire exécutif de la commune de Sèmè-Podji, il est mis à sa charge le fait d’avoir approuvé, pour un montant de 54.280.000 FCFA TTC, un  contrat  de  marché  pour  lequel  les  crédits  nécessaires n’étaient pas prévus au budget de la commune et ce, en dépit des dispositions du code des marchés publics qui font expressément de l’absence ou de l’insuffisance de crédit, un  motif de refus d’approbation des  marchés.  Ce faisant, il a engagé  la commune dans l’exécution  d’une dépense  malgré l’absence  de ressources. Il est  par  ailleurs  responsable  de  l’approbation de sept  (07) contrats  de marchés sans le visa du contrôleur  financier alors que dans l’organisation de la chaîne de passation  des marchés publics et, conformément à la règlementation, l’intervention du  contrôle  financier,  vise à faire  une vérification portant notamment sur la disponibilité de crédit et l’imputation de  la dépense.  Cette précaution est fondée  sur  la nécessité de  prémunir l’autorité approbatrice des erreurs de gestion et de préserver les ressources publiques ».

Les mise en garde du Conseil des Ministres aux autres SE

Le Conseil saisit cette occasion pour  rappeler  que l’objectif majeur. de  la réforme structurelle du secteur de la décentralisation, en mettant des cadres qualifiés à la disposition de nos communes, est de promouvoir la bonne gouvernance  aux   fins   de   favoriser   la   satisfaction   des   besoins   des populations tout en améliorant leur bien-être.

Le ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale prendra les dispositions nécessaires  pour  pourvoir  au  remplacement des  secrétaires exécutifs défaillants, conformément aux textes en vigueur, en relation avec la Cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes.

 

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