Anne HIDALGO, un engagement parisien à résonnance internationale !
Ma première rencontre avec Anne HIDALGO, maire de Paris remonte à l’Assemblée Générale de l’Association Internationale des Maires Francophones de Montréal en 2018. De Montréal à Tunis, en passant par Kigali, Abidjan et bientôt Cotonou, Anne HIDALGO exerce un leadership fascinant et agissant dans le monde francophone. Son approche, mener une réflexion globale, mais agir localement, à travers les collectivités territoriales. Sa pertinence intellectuelle impressionne.
D’un physique charmant mais tout de même effacé, elle exerce un charisme profond et mène des réflexions de qualité sur le développement durable, la paix et l’autonomisation des femmes. Anne HIDALGO reste et demeure une femme qui croit profondément qu’en améliorant le rôle des villes et des autorités locales en général, aussi bien dans nos pays que sur le plan international, le monde ne peut que s’en porter mieux. Pour elle, il faut non seulement accroître la complémentarité entre les Etats et les collectivités territoriales, mais « Les villes doivent être au cœur de la stratégie mondiale et globale de développement durable ! ». L’édile de Paris plaide pour la reconnaissance et le positionnement des villes dans la gestion diplomatique, économique et financière du monde. Pour la présidente de l’AIMF, le monde irait mieux si les villes étaient associées aux grandes négociations pour la paix et le développement. Imaginez que l’ONU, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International intègrent dans leur conseil d’administration et dans leur comité de direction des autorités locales qui représentent les collectivités territoriales ? Cela changera l’approche d’intervention de ces organisations où les Etats font la pluie et le beau temps, avec les conséquences que nous connaissons. La gouvernance actuelle du monde nous sauve à peine de l’enfer. Mais comme l’a dit quelqu’un, « l’objectif n’est pas de conduire le monde au paradis mais de le sauver de l’enfer ». Les Etats portent, en grande partie, la responsabilité de l’état actuel du monde : conflits latents ou en cours comme dans le Sahel, au Nigeria et autour du Lac Tchad, en RDC, en Ukraine (encore que l’Ukraine bénéficie d’une attention toute particulière alors qu’ailleurs le silence est désormais plus assourdissant que tout ce qui se fait en Europe de l’Est), entre les deux Corées, autour de Taiwan, en Lybie ; dérèglements climatiques ; inégalité socioéconomiques à l’intérieur des pays et dans le monde ; utilisation exagérée des ressources de la planète au point de compromettre l’existence des générations futures… Le monde va bien mal et les projections ne sont pas meilleures. Mais il ne s’agit pas de remplacer les Etats par les villes. NON. Le Maire de Paris prône un rôle plus accru des villes et des acteurs de la société civile.
Le développement et la paix sont d’abord et avant tout des enjeux locaux, les villes ont toujours été en première ligne dans le combat pour le développement et la gestion durable des ressources planétaires. Les grandes villes et les villes intermédiaires concentrent la majorité de la population mondiale qui a franchi la barre des 8 milliards d’êtres humains. La paix devient donc une urgence et les villes ont leur rôle à y jouer. Entre autorités locales, on ne s’embarrasse guère de protocole : « on se parle directement, franchement et on se comprend toujours », rappelle Anne Hidalgo. Lorsqu’une élue locale sort à Tunis cette phrase : « une ville ne va jamais déclarer la guerre à une autre », elle en a immédiatement fait l’écho. En réalité, la proximité des autorités locales avec les défis du monde contemporain leur offre une meilleure connaissance de ces défis, de leurs ramifications et donc une meilleure approche de solution. Le regard d’un maire sur un défi de développement ou de paix est toujours plus pertinent, plus pratique que celui de n’importe quelle autre autorité. Ainsi, sur la gestion des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) post Covid, l’implication et la contribution des autorités locales auraient amélioré leur impact dans les pays bénéficiaires.
Mais Anne HIDALGO, présidente de l’AIMF est encore bien connue en Afrique pour les contributions de son organisation à la réalisation de projets concrets, impactant directement la vie quotidienne des citoyens des villes membres du Réseau. Et c’est le mot d’ordre de l’AIMF. Ce programme d’investissement de l’AIMF est basé sur une réflexion globale mais reflète les préoccupations des villes membres pour le développement durable des territoires : développement touristique responsable au Nyanza (Rwanda), Electrification solaire à Lokossa (Bénin), animation sociale, culturelle et sportive à Foumban (Cameroun), appui aux services de base aux populations les plus démunies avec le projet d’envergure de la Région de Nouakchott (Mauritanie). Le projet de doter la Ville de Cotonou (Bénin) d’un Pôle numérique est aussi le fruit du partenariat entre l’AIMF et la métropole du Bénin. Installé en plein centre-ville et symbole de l’engagement du maire de Cotonou, Luc S. Atrokpo pour le développement de l’économie locale, via l’incubation de start-ups locales, ce projet est un exemple de PPP d’intérêt commun qui proposera des services numériques pour le développement économique et la continuité de la délivrance des actes administratifs.
L’AIMF que préside si brillamment Anne Hidalgo, c’est aussi l’approfondissement continu de la prise en compte des enjeux d’égalité femmes hommes dans le développement et dans la conduite des projets. Ce qui aboutit en 2022 à la proposition d’un programme intégré et visible sur l’ensemble du réseau, avec la recherche de synergies entre les différentes villes du réseau.
FSK