Cinq dernières années des communes en termes d’acquis, de défis et des perspectives : Le maire de Bantè et Trésorier Général de l’ANCB, dresse un bilan satisfaisant
Invité du Forum hebdomadaire « Actu de nos communes » le samedi 25 avril 2020, le maire de Bantè et Trésorier Général de l’ANCB, le Docteur Innocent AKOBI présente un bilan globalement satisfaisant avec des défis à relever pour la prochaine mandature.
Point global de l’ensemble des acquis des communes du Bénin et celui concernant l’ANCB.
Acquis administratifs
Cette mandature est comblée de prouesses sur divers plans dont sur le plan administratif nous notons, la Contribution à l’effort de modernisation de l’administration communale à travers la construction des hôtels de ville, bureaux d’arrondissements et bureaux Chefs de village et des quartiers de ville. Nous notons également le recrutement du personnel de qualité, renforcement des capacités du personnel (formation CeFAL et séminaires), dotation de motos et de matériels de bureau. On assiste désormais à un effort de modernisation de la gestion administrative (logiciels et outils tels que RADIAN, GBCO, SEPAC, Guichet unique,). Aussi, nous avons des partages d’expériences et de bonnes pratiques (Benchmarking), l’amélioration sensible dans la gestion des marchés publics (cf. rapports audits FADeC), l’installation des organes de gestion foncière et le renforcement de leur capacité (CoGeF, SVGeF et SUGF) et délivrance d’ADC. A cela s’ajoute la tenue régulière des sessions ordinaires des conseils communaux et municipaux.
Acquis financiers
Réalisation de nouvelles infrastructures économiques et marchandes et la réalisation des guichets uniques. Il faut reconnaitre que les réalisations de ces dernières œuvres sont le fruit de la mise en œuvre d’une politique gouvernementale en faveur de la décentralisation. Je termine par l’ANCB en rappelant trois choses : Construction du siège ANCB, fonctionnement amélioré des commissions thématiques ANCB et mise en place des réseaux d’appui à l’ANCB.
Bilan de la démocratie locale et de la participation citoyenne parfaite
A ce niveau c’est la collaboration améliorée avec les OSC. C’est l’organisation régulières des séances de reddition de compte. Dans ma commune (Bantè) il est admis un membre de la société civile dans la salle d’ouverture des offres de marchés publics.
Il y a eu de progrès en termes de nouveaux partenariats gagnés. L’exemple c’est le Programme de Coopération Internationale Communale PCIC avec l’Etat Fédéral Belge. Ma commune en bénéficie grâce au leadership du Président de l’ANCB à qui je rends un hommage particulier.
Bilan des contrats État -Communes dans les secteurs de l’eau, la salubrité et la construction des salles de classe
Il y a eu là un empiètement dans le domaine des compétences propres des communes reconnu par le Chef de l’Etat. Il le justifie par son souci d’accélérer la fourniture de certains services aux populations. Mais le hic, c’est le fait que ce ne soit pas discuté pour bien définir les clauses de ce partenariat. J’ai toujours dit qu’en décentralisation il n’est pas question de dire le pouvoir s’arrache. Non ! C’est le pouvoir central qui décide de ce qu’il veut transférer. Les communes sont le prolongement de l’Etat central et non des contre-pouvoirs.
Les défis des communes en général et spécifiquement à Bantè
• Difficultés de perception de la TDL avec l’avènement du corridor ;
• Gèle du recrutement au niveau communal depuis deux ans sans création des organes habilités ;
• Retard dans le transfert des ressources FADEC ;
• Retard dans l’approbation des contrats de marchés publics ;
• Retrait de certaines compétences propres des communes par l’Etat ;
• Faible capacité intellectuelle de certains élus communaux et surtout locaux ayant pour conséquence le dysfonctionnement des organes infra communaux ;
• Destitution et révocation à relent politique des maires ;
• Gestion des conflits de limites entre les unités administratives ;
• Financement des EPCI existants et blocage de nombreux en création ;
• Financement des projets inhérents aux changements climatiques ;
Perspectives indispensables aux nouveaux conseils
• Renforcement de capacité des élus locaux pour le bon fonctionnement des organes infra communaux ;
• Elaboration ou actualiser les Schémas Directeurs d’Aménagement des Communes ;
• Evaluation des PDC 3e génération et élaboration des PDC 4e génération ;
• Relance des opérations de lotissement à travers les AIF pour les agglomérations ;
• Assainissement du cadre de vie des populations ;
• Gestion des charges supplémentaires de l’augmentation de l’effectif des conseillers communaux dans certaines communes ;
• Gestion des conflits des limites entre les unités administratives ;
• Négociation pour la revue du mode de perception de la TDL ;
• Mobilisation des ressources pour le financement des projets inhérents aux changements climatiques ;
• Gestion des nouvelles charges inhérentes à la crise de la pandémie COVID 19 ;
• Poursuite de la construction des bureaux d’arrondissements et des CV/CQ ;
• Entretien et maintenance des équipements et infrastructures existants ;
• Gestion des infrastructures hydrauliques et scolaires que réalisent les Agences ;
• Renforcement des EPCI existants et création de nouveaux EPCI
• Le guichet FADeC EPCI doit être activé.
Le contexte politico-juridique qui est amorcé doit amener les élus communaux à beaucoup prendre du recul pour s’éviter des ennuis. Il faut plus d’ouverture et de transparence. Dialoguer et partager les rôles. La journée des Communes peut permettre d’échanger avec le pouvoir central pour une meilleure collaboration.