La Ville de Vancouver va geler la construction de nouveaux logements avec services de soutien. Cette mesure découle d’un vote au conseil municipal mercredi en faveur de la motion controversée du maire Ken Sim.
En plus du maire, cinq conseillers de son parti ABC Vancouver se sont prononcés pour l’adoption de la motion, soit Sarah Kirby-Yung, Mike Klassen, Peter Meiszner, Brian Montague et Lenny Zhou. Trois autres conseillers s’y sont opposés, soit Pete Fry du Parti vert, Rebecca Bligh, qui a été exclue d’ABC Vancouver et Lisa Dominato, qui fait partie du parti du maire.
Un déséquilibre régional, selon Ken Sim
Ken Sim affirme que Vancouver compte plus de 77 % des logements avec services de soutien de la région métropolitaine de Vancouver, alors qu’elle ne recense que 25% de la population de la région. Selon la motion adoptée, la mesure restera en place jusqu’à ce que des progrès soient réalisés dans l’augmentation de l’offre de logements supervisés pour répondre aux besoins des personnes sans domicile dans la région.
Les chiffres montrent clairement que Vancouver a fait bien plus que sa juste part lorsqu’il s’agit de la région [métropolitaine]. Tout ce que nous demandons, c’est que la région fasse preuve de compassion et d’empathie et commence à construire des logements avec services de soutien dans ses communautés.
Une citation de Ken Sim, maire de Vancouver
Que sont les logements avec services de soutien?
Selon des documents de la Ville de Vancouver, il s’agit de logements pour les personnes sans domicile fixe ou à risque de le devenir et qui présentent de graves problèmes de santé mentale et/ou des troubles liés à la consommation de drogues. Ces logements proposent des services de soutien sur place 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils diffèrent des logements sociaux où des aides occasionnelles sont fournies.
Des dizaines de personnes ont pris la parole
Mercredi, 95 personnes se sont inscrites pour s’exprimer sur la motion lors de la réunion du comité permanent de la Ville. Elles ont disposé de 3 minutes chacune. Parmi ces personnes, l’ancienne conseillère à la Ville de Vancouver, Jean Swanson, s’est prononcée contre la motion : Il s’agit de loger environ 4000 personnes sans domicile. […] À cela s’ajoutent plus de 6000 résidents de chambres à occupation unique qui vivent dans des endroits inadaptés et qui pourraient mourir lors du premier grand tremblement de terre.
Dix mille logements permettraient à tous les ordres de gouvernement d’économiser de l’argent pour l’aide, la police, l’assainissement, et plus encore.
Une citation de Jean Swanson, ancienne conseillère à la Ville de Vancouver
Devin O’Leary, organisateur communautaire pour l’initiative Carnegie Housing Project, a aussi pris la parole. Nous sommes plongés dans une crise profonde. Dire que nous devrions rejeter les 3000 personnes sur la liste d’attente pour logements avec services de soutien ne fait qu’aggraver la crise. D’autres intervenants se sont prononcés en faveur de la motion, citant notamment une situation devenue incontrôlable et qui dépasse le niveau de saturation de ce que Vancouver peut absorber.
Des manifestants par centaines
Alors que les témoignages se déroulaient à l’intérieur, environ 300 personnes se sont rassemblées en après-midi à l’extérieur de l’hôtel de ville pour dénoncer le plan du maire de Vancouver. Le groupe était composé de résidents du quartier Downtown Eastside, de militants pour la construction de logement social et de représentants de groupes marginalisés, notamment.
Source: ici.radio-canada.ca/