ANCB, REFELA Bénin et AIMF plaident auprès des partis politiques pour plus de 30% de femmes sur les listes de candidatures
Communales de janvier 2026
ANCB, REFELA Bénin et AIMF plaident auprès des partis politiques pour plus de 30% de femmes sur les listes de candidatures
Le jeudi 18 septembre 2025, le champ d’oiseau de Cotonou a vibré au rythme d’un plaidoyer majeur organisé par l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB), en partenariat avec le Réseau des Femmes Élues Locales d’Afrique – section Bénin (REFELA-Bénin), avec l’appui financier de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF). L’objectif affiché, engager les partis politiques autour d’un engagement ferme en faveur d’une participation des femmes à la vie politique, à travers leur positionnement massif sur les listes de candidatures aux élections communales de janvier 2026.
Enock OGOUCHORO
Des discours officiels, des engagements réaffirmés
Dans son allocution, Lucie Sessinou, présidente du REFELA-Bénin et maire de Kétou, a martelé que « la démocratie béninoise a besoin de la voix et du regard des femmes », insistant sur la nécessité de corriger un déséquilibre persistant. Albin Lazare, Conseiller à l’AIMF, a promis que son organisation « continuera à soutenir toutes les initiatives qui donnent aux femmes la place qui leur revient dans la gouvernance locale ». Enfin, le président de l’ANCB, Luc Sètondji Atrokpo, a lancé un appel appuyé aux partis politiques : « Nous avons le devoir de traduire en actes notre volonté de construire une gouvernance plus équitable et inclusive ».
L’argumentaire et le mémorandum : combler un retard historique
Le directeur du plaidoyer de l’ANCB a présenté l’Argumentaire pour la représentativité des femmes au niveau local, suivi de la lecture du Mémorandum sur le positionnement bénéfique des femmes aux élections communales de 2026. Un rappel s’imposait : avant ces élections, les femmes représentaient moins de 5% des conseillers communaux au Bénin. Leur accès aux postes de maire, d’adjointe ou de cheffe d’arrondissement restait marginal.
Le mémorandum, désormais soumis aux partis, recommande :
- le positionnement d’au moins 30% de femmes candidates titulaires dans les 546 circonscriptions ;
- la reconduction des conseillères sortantes qui le souhaitent ;
- l’élection d’au moins 30% de femmes aux postes de responsabilités locales ;
- et des réformes futures du code électoral pour inscrire durablement ce quota.
Les partis politiques donnent de la voix
La parole a ensuite été donnée aux formations politiques.
Pour l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), Christian Houetchenou a félicité l’ANCB et affirmé que son parti « s’engage pleinement à travailler pour qu’un taux très élevé de femmes soit présent dans les conseils communaux dès la prochaine mandature ».
Du côté du parti Les Démocrates, Ouassagari Kamar a insisté sur la responsabilité individuelle des femmes : « Il ne suffit pas de compter sur les hommes. Les femmes doivent elles-mêmes constituer leurs dossiers de candidature et s’engager ».
L’Institut National de la Femme (INF), par la voix de sa représentante, a réaffirmé son engagement : « Promouvoir le leadership féminin et lutter contre les discriminations reste notre mission. L’INF sera un acteur principal aux côtés des communes et des institutions pour accompagner les femmes ».
Pour le Parti Renaissance Nationale, Ariane Ahyité a rappelé que sa formation est dirigée par une femme, Mme Claudine Afiavi Prudencio, et a plaidé pour « la création d’un fonds d’appui à la participation politique des femmes, l’adoption de lois contraignantes en faveur de la parité et la mise en place d’académies politiques pour renforcer le mentorat ».
Le représentant des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), Nansounon Rufin, a salué l’initiative et assuré que « ce plaidoyer aura un écho favorable à travers le positionnement d’un grand nombre de femmes sur les listes électorales en cours de confection ».
Une conclusion tournée vers l’avenir
En clôturant la séance, le président de l’ANCB a insisté sur la portée historique de ce plaidoyer et invité les partis à signer le mémorandum. Pour lui, les élections de 2026 doivent être une étape décisive pour « démontrer la maturité de notre démocratie et notre capacité à garantir l’égalité des chances ».
À travers cette action, l’ANCB, le REFELA-Bénin et l’AIMF réaffirment leur volonté de bâtir une gouvernance inclusive et de faire du Bénin un modèle en Afrique en matière de représentativité politique des femmes.