Forum Villes et Régions pour la Coopération décentralisée : Les villes de Dogbo (Bénin) et Roeselare (Belgique) partage leur expérience de coopération décentralisée

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Pour Vincent ACAKPO, Maire de Dogbo, « tout part d’une volonté politique, d’un engagement de l’élu et d’une conviction ferme que l’action envisagée facilitera le développement de sa localité ». C’est sur cette base que le projet a été initié et a mis en branle la coopération entre les deux villes. A Dogbo comme dans la plupart des communes du Bénin, plus de 40 % des naissances ne sont pas déclarées à l’état civil. Ces enfants n’ont aucune existence juridique. Pourtant une preuve d’identité légale est indispensable pour obtenir un passeport, ouvrir un compte bancaire, avoir un permis de conduire, voter et accéder aux services d’éducation et de sécurité sociale. Sans acte, les enfants n’existent pas et peuvent même être victimes d’abus. Dès sa prise de fonction, Vincent ACAKPO, Maire de Dogbo, sera confronté à la triste réalité d’enfant qui ne peuvent pas aller aux examens faute d’acte de naissance. De plus, l’état civil aide à faire des estimations de la population dans le but de satisfaire ses besoins, à mettre en œuvre des politiques nationales et sectorielles dans les domaines de l’emploi, du logement, de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de l’éducation, de la santé (vaccination), etc. La mairie de Dogbo a enclenché le processus d’enregistrement systématique des naissances, faisant ainsi partie des premières municipalités au Benin à s’engager dans ce processus. Pour avoir une solution durable, la mairie de Dogbo avec ses partenaires a pris des mesures correctives et préventives pour mettre fin aux irrégularités d’enregistrement des actes de naissance. Des multiples problèmes n’étaient pas évidents à résoudre. La mairie de Dogbo et la ville de Roeselare ont développé une stratégie proactive, une approche intégrée qui implique :

  • L’analyse des risques de la mauvaise gestion de l’état civil
  • L’élaboration et la mise en œuvre d’une feuille de route
  • L’approche multi acteurs (implication des chefs de villages (CV), chefs d’arrondissement (CA), relais communautaires, agents de santé, responsables religieux, têtes couronnées, sages et notables)
  • L’application du logiciel SIGEC pour la numérisation, l’archivage électronique des actes et la gestion des données.

Cette stratégie comporte plusieurs activités novatrices :

  • Renforcement de capacités des acteurs dans la chaine de l’enregistrement des naissances ;
  • Sensibilisation des populations par différents canaux de transmission ;
  • Numérisation des actes dans une base de données (logiciel) et l’archivage électronique des données ;
  • Renforcement du personnel de l’état civil (recrutement de 9 agents en plus dont un par arrondissement)
  • Organisation des campagnes de distribution gratuite des volets
  • Capitalisation des informations pour faire le lobbying au niveau national

Actuellement, la commune de Dogbo est devenue une référence en matière de l’état civil. Elle a enregistré de 2013 à 2016 plus de 40 visites de terrain des communes sœurs, des structures étatiques et internationales (la DGEC, L’UNICEF, MF, GIZ, CEFORP, CTB,…).

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