Chômage des jeunes diplômés du secteur de l’eau et assainissement : Quand la motivation des jeunes ingénieurs diplômés de l’INE s’effrite par manque de recrutement

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Eau et assainissement, un secteur longtemps mystifié et ignoré, en raison de la rareté des ingénieurs spécialistes et leur faible demande sur le marché de l’emploi. Une fois découvert avec ses potentielles opportunités, plusieurs jeunes s’y adonnent. Mais au bout des efforts et des espoirs après formation, c’est l’univers du chômage qui accueille ces derniers. Aucun secteur d’activité n’est d’ailleurs à l’abri de ce fléau. Mais le secteur de l’eau et assainissement requiert particulièrement une attention à l’insertion des jeunes diplômés qui constituent le vivier technique du pays et entretenir celui-ci permettra de ne pas voir s’envoler les futures cerveaux pour d’autres nations. A l’occasion de la journée mondiale de l’eau célébrée chaque 22 mars, l’ONU, parmi ses recommandations, a exhorté les Etats à plus de renforcement de capacité et d’employabilité  des compétences du secteur de l’eau et assainissement, en vue de la sensibilisation des communautés et l’éducation à l’hygiène. Dans bon nombre de pays, ce défi de l’employabilité des spécialistes formés de ce secteur, devient de jour en jour grandissant. C’est le cas de l’Institut National de l’Eau au Bénin qui forme plusieurs spécialistes. Telle l’alerte liée à l’accès à l’eau et assainissement devient inquiétante, telle la panique gagne de jour en jour, le rang des divers spécialistes formés et ceux en cours de formation en eau et assainissement. Rencontré dans le cadre de la journée mondiale de l’eau, le professeur Edia Flavien DOVONOU, spécialiste en Management Environnemental et Qualité des Eaux, enseignant chercheur à  l’Université d’Abomey-Calavi, expose les différents profils que forme l’INE et plaide auprès du gouvernement pour la prise en compte de ceux-ci dans le cadre des recrutements.

Au Bénin, l’Institut National de l’Eau (INE), crée depuis 2013, est la structure Etatique la mieux qualifié en termes de formation des acteurs de l’eau et assainissement. Sélectionné d’ailleurs par la Banque Mondial à travers la mise en place du Centre d’Excellence d’Afrique pour l’Eau et l’Assainissement (C2EA), pour la formation en master de  l’eau et assainissement des étudiants boursiers de la sous-région, l’INE fait partie des instituts de formation professionnelle les plus privilégier par le gouvernement béninois, vu ses orientations stratégiques. Tant que bien honoré, l’autre problématique qui ne conforte pas ce prestigieux institut, demeure l’employabilité des diplômés qui y sortent. Ceux-ci souvent, après la formation, sont contraints de s’adonner à n’importe quelle activité en raison du défaut de recrutement des différents spécialistes du secteur de l’eau et assainissement que forme cet institut. Parlant des spécialistes qui y sortent et qui sont livrés à eux même, faute de moyens, le Professeur Edia Flavien DOVONOU, spécialiste en Management Environnemental et Qualité des Eaux, enseignant chercheur à  l’Université d’Abomey-Calavi clarifie en ces termes « Les étudiants que nous sortons au niveau de nos départements, quand ils finissent la licence ou le master, ont tendance à passer les concours de recrutement de la fonction publique. Et là il faut dire qu’ils n’ont pas trop de chance parce que les postes qui sont ouverts, ne tiennent pas compte de leurs profils. On aurait souhaité à l’avenir que l’Etat demande à recruter des ingénieurs dans le domaine de l’Eco hydrologie, l’hydrogéologie, des ingénieurs dans le domaine de l’hydrologie quantitative les spécialistes en génie rural et maitrise de l’eau, des spécialistes en traitement des eaux usées. Car une chose est de former les jeunes et l’autre chose est de penser à leur emploie». En dehors de l’offre d’emploi, l’autre option qui s’offre à ces différents ingénieurs du secteur de l’eau et assainissement demeure l’entreprenariat. Une option qui nécessite plusieurs aptitudes en termes d’expérience, de matériels de travail et de financement. Pour y arriver ceux-ci nécessite un accompagnement. Le Professeur Edia Flavien DOVONOU ayant encadré plusieurs diplômés précise et plaide : « A l’Institut National de l’Eau, nous formons des ingénieurs au niveau de la qualité de l’eau, des ingénieurs qui interviennent dans le secteur de l’eau pour l’agriculture et la société, des ingénieurs qui interviennent dans les forations, c’est-à-dire la réalisation des ouvrages pour avoir de l’eau souterraine. Ses ingénieurs que nous formons aujourd’hui ont besoins d’un accompagnement. Parce qu’un étudiant qui finit le master et devient ainsi un hydrogéologue, prêt à faire un forage, il sera inefficace sans équipements adéquats. Si l’Etat peut accompagner nos produits à s’auto employer davantage, ce serait bien».

B.Sylvain

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