Comment promouvoir des systèmes alimentaires urbains durables dans les villes intermédiaires en Afrique ?

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Session stratégies et politiques locales au Sommet Africités 9

Comment promouvoir des systèmes alimentaires urbains durables dans les villes intermédiaires en Afrique

Co-organisée par le Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO), Cités de Gouvernements Locaux Unis (CGLU) et plusieurs organisations dont ONU-HABITAT, UNEP, RIKOLTO, ICLEI AFRICA, ENDA- ECOPOP, RUAF et CGIAR, la session a posé les vrais défis liés à la nutrition des personnes vivant dans les zones périurbaines qui abrite la plus importante partie des populations de l’Afrique.

Selon S.E Dr. James Karanja Nyoro, Gouverneur du Comté de Kiambu et Président du Comité de l’Agriculture au Conseil des Gouverneurs qui a procédé à l’ouverture de la session avec une personne ressource de la FAO au Kenya, certains observateurs peuvent s’étonner de l’organisation d’une telle session alors que des thématiques semblent plus urgentes comme le financement des infrastructures. Mais à y voir de près, selon le Gouverneur, la nutrition est à la base du bien-être de toute population. L’Afrique continuera d’avoir la croissance urbaine la plus rapide au monde. Considérant que le niveau d’urbanisation en Afrique et au niveau mondial augmente et que 70% de la nourriture produite est consommée par les citadins, la transformation des systèmes alimentaires devient de plus en plus une question étroitement liée aux systèmes de transformation alimentaire urbaine.

Durabilité alimentaire dans les villes intermédiaires

Comment faire pour que l’agriculture soit rentable pour l’agriculteur et les produits moins chers pour les consommateurs ? Le défi pour les collectivités territoriales africaines périurbaine est de mettre en place des systèmes d’alimentation durable. Ce système devra privilégier la proximité afin de réduire les coûts de transport et les risque d’avarie qui guettent les productions éloignées des villes. De même, il faudra résoudre les problèmes de pollution industrielle et celle liée à la grande circulation dans les zones périurbaines qui peuvent contaminer le sol et l’eau et partant les produits agricoles. L’une des solutions envisagées est donc la promotion de l’agriculture urbaine et périurbaine. Cette diversification des zones de production réduira le coût de la nutrition dans le budget des personnes vulnérables qui dépensent près de 70% de leur revenu dans l’alimentation. Mais pour une agriculture périurbaine, il faudra sécuriser le foncier qui subit en général une forte pression dans ces zones, beaucoup plus que dans les régions agricoles. Son Excellence Mme Carla de la FAO au Kenya plaide pour un rôle plus accru des villes dans l’agriculture avec les chiffres de l’urbanisation de l’Afrique. Mais ce rôle ne se limite pas à l’introduction de l’agriculture périurbaine dans les plans de développement à la base, mais s’étend également à la qualité des repas consommés dans les villes intermédiaires. Selon elle, les repas consommés en dehors de la famille sont souvent industriels, chargés en sucre et graisse et donc source de maladie. Il faut donc que les villes contribuent à améliorer la nutrition en ville. L’agriculture doit également être perçue comme une source d’emplois. La nourriture est importante dans la santé, l’économie et le bien être en milieu urbain et périurbaine. « Par la nutrition, on peut transformer les villes », a-t-elle martelé en guise de conclusion.

Les systèmes alimentaires urbains en Afrique sont en proie à une forte prévalence de différentes formes de malnutrition, notamment le surpoids et l’obésité, et à des taux élevés de gaspillage alimentaire. Des régimes alimentaires urbains malsains combinés à des systèmes de santé défectueux et à des conditions de vie malsaines créent un cercle vicieux de mauvaise santé et de malnutrition. La satisfaction des régimes alimentaires urbains est paralysée par la pression croissante sur nos ressources naturelles, tandis que les populations urbaines, en particulier les pauvres, sont exposées à un risque élevé de malnutrition et de maladies non transmissibles liées à l’alimentation. De plus, les systèmes alimentaires urbains émettent plus de 20 % des gaz à effet de serre (GES) de la planète Terre, dont les pertes et le gaspillage alimentaires figurent parmi les cinq principaux contributeurs. Le rôle des villes et des gouvernements locaux dans la réalisation d’une transformation durable des systèmes alimentaires a donc été priorisé lors du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS) convoqué par le Secrétaire général des Nations Unies en septembre 2021. Dans le cadre de l’UNFSS, la Coalition des systèmes alimentaires urbains a été créée comme l’une des coalitions émergentes, dans le but de promouvoir une action cohérente sur les systèmes alimentaires urbains et de favoriser les liens entre les gouvernements nationaux et infranationaux, mais aussi les liens entre les systèmes alimentaires urbains avec d’autres systèmes tels que la santé, la protection sociale, etc. dans la planification urbaine. Par conséquent, il est fondamental que les collectivités territoriales, notamment les villes secondaires s’investissent dans les systèmes alimentaires urbains afin de susciter l’engagement et l’action pour les transformer.

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