Un riche dialogue entre les jeunes élus et les anciens chefs d’Etat, en présence des maires et des ministres au sommet Africités 9

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Ouverture des sessions politiques du sommet Africités 9

Un riche dialogue entre les jeunes élus et les anciens chefs d’Etat, en présence des maires et des ministres

L’une des spécificités des sommets Africités et la tenue des sessions politiques après les sessions thématiques et ouvertes qui réunit les experts et les partenaires autour des élus locaux et régionaux. Pour cette édition du sommet, le segment politique a débuté par un dialogue entre constructif entre les anciens chefs d’Etat du Mozambique et du Seychelles et les jeunes élus du continent.

Quelques allocutions ont ponctué l’ouverture de cette séance où les élus ont proposé cinq questions aux anciens Chefs d’Etat afin de bénéficier de leurs expériences, conseils et recommandations pour impulser un développement durable dans les territoires du continent. Le représentant du Conseil des Gouverneurs du Kenya a salué cette initiative innovante de CGLU Afrique de faire dialoguer les élus du continent avec les anciens présidents de la République. Occasion de récolter des idées pour améliorer nos politiques publiques internes. Pour le Gouverneur, « ces sessions influencent positivement nos planifications urbaines. Tous ces thèmes traités ont abouti à des conclusions fructueuses qui alimentent cette session politique. J’invite chacun à œuvrer pour la ratification de la charte africaine de la décentralisation » a-t-il souhaité en fin d’allocution. La Secrétaire Générale de CGLU Emilia SAIZ, a indiqué que Africités est le mouvement des mouvements, avant de poursuivre en ces termes : « Alors que nous sommes mobilisés pour le genre, il faut donner des opportunités aux femmes de diriger nos villes. Nous avons la responsabilité de proposer un nouveau contrat social qui s’inscrit dans le cadre des ODD pour changer le monde ». Cette phase protocolaire a été clôturé par le Ministre kenyan de la décentralisation qui a souhaité plein succès à cette séance.

Les cinq préoccupations partagées par les jeunes leaders du continent

C’est le Secrétaire Général de CGLU Afrique, Jean Pierre ELONG MBASSI qui a relayé les propos des jeunes en cinq questions. La première inquiétude des jeunes élus est lié à la manière dont la politique est faite dans nos pays. Les jeunes élus pensent qu’ils ne souhaitent pas s’y engager car ils y voient une perte de temps. La deuxième question concerne l’adaptation au changement climatique. Quelles recommandations les anciens chefs d’Etat peuvent faire pour que les collectivités territoriales prennent toutes leurs parts dans cette adaptation. La troisième question concerne le transfert des ressources aux collectivités territoriales qui est faible dans nos pays. Les problèmes sont décentralisés mais les ressources sont au niveau central ont-ils dit. La quatrième question concerne l’effectivité de la zone de libre échange africaine qui n’a pas pris en compte les collectivités territoriales qui, pourtant, abritent les activités économiques et les infrastructures. Enfin, les jeunes, par la voix du SG CGLU Afrique se demandent comment les collectivités territoriales peuvent être une clé de l’unité africaine à travers la coopération transfrontalière locale.

Son Excellence Joaquim CHISSANO trouve l’exercice très important

« Je suis content de venir à cette grande conférence. C’est le témoignage de la grande portée d’Africites sur le continent. Je me réjouis de l’implication active des femmes dans le mouvement municipal africain ». Abordant la question du transfert des compétences et des ressources, l’ancien dirigeant du Mozambique a déclaré qu’ « il est important pour les collectivités territoriales et les villes d’engager un dialogue structuré avec les états. Pour le cas du Mozambique nous avons mis de temps pour aller à la décentralisation après la lutte de libération. Nous avons commencé par échanger avec les pays déjà décentralisés et on a compris l’importance de la décentralisation. Nous avons contacté le Brésil dont l’expérience municipale nous a édifiée.  Nous avons commencé par les grandes villes. Mais je voudrais inviter les élus, notamment les jeunes élus à développer et mobiliser les ressources locales avant de négocier un complément de transfert de l’Etat. En plus les élus doivent travailler sur les partenariats de toute sorte » a conseillé Joaquim CHISSANO.

Sur la question de l’adaptation au changement climatique, il invite les nouveaux leaders à faire attention à l’utilisation des ressources comme les bois, les forêts et les constructions. Il les invite à une meilleure planification de l’occupation des sols en ayant des options claires sur les scénarios du pire. Pour lui, il faut repenser l’agriculture et la sécurité foncière et revoir les législations et les adapter aux défis du changement climatique. Tout ceci doit se faire en travaillant ensemble y compris avec le secteur privé, ce qui permet d’avoir de meilleurs résultats, sans oublier d’inventer de nouvelles sources d’énergie.

Pour Joaquim CHISSANO, l’Union africaine doit poursuivre l’exécution du NEPAD qui est un

Instrument d’intégration. Il recommande que l’union africaine et CGLUA travaillent ensemble pour intégrer les villes dans la zone de libre-échange.

Joaquim CHISSANO a terminé en invitant les Africains à développer une mentalité de conquérants et montrer que nous sommes capables par nous-mêmes. Ce point de vue a été également relayé par l’ancien Président des Seychelles. Pour lui, Covid est une bonne opportunité pour montrer notre capacité et l’Afrique doit arrêter de blâmer l’Occident.

Son Excellence Dany FAURE, ancien président des Seychelles met l’accent sur l’implication des collectivités territoriales dans la gestion du climat

« Permettez-moi de dire qu’aux Seychelles nous avons des élus de 28 ans ». Sur la question de l’adaptation au changement climatique, sa recommandation est formelle, « Il est important d’avoir les villes à la table de discussion et de négociations sur la gestion des changements climatiques ».

Le marché commun africain nécessite que les États ratifient les décisions et améliorent la décentralisation et la coopération entre collectivités territoriales. Il faut également renforcer les capacités des leaders et améliorer la connectivité entre pays qui doit inclure les collectivités territoriales.

Pour lui, Covid a été une occasion de voir ce qu’il faut améliorer notamment au niveau sanitaire. Et c’est là que les collectivités territoriales ont un rôle important. On peut y arriver en collaborant entre Etats et aussi avec les gouvernements locaux.

 

 

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