6ᵉ Sommet Climate Chance Afrique Cotonou 2025 : Faire des dérèglements climatiques une opportunité de développement durable pour l’Afrique

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La ville de Cotonou, au Bénin, a accueilli ce lundi 27 octobre 2025 la cérémonie d’ouverture de la 6ᵉ édition du Sommet Climate Chance Africa Summit (SCCA 2025), organisée par Climate Chance en partenariat avec la municipalité de Cotonou. L’événement se tient au Palais des Congrès de Cotonou sur les thèmes : « Énergies renouvelables, adaptation, biodiversité : enjeux et perspectives ». Cette édition marque un tournant : elle regroupe pour deux jours (27-28 octobre) les acteurs non-étatiques africains du climat, autorités locales, entreprises, ONG, réseaux citoyens, pour partager les bonnes pratiques, renforcer les capacités et affirmer une position commune avant la prochaine COP30 au Brésil.

Des messages forts

La cérémonie d’ouverture du 6ᵉ Sommet Climate Chance Afrique a été marquée par trois interventions majeures qui ont donné le ton des travaux.

Luc Atrokpo, maire de la ville de Cotonou et président de l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB), a ouvert la série de discours en saluant la tenue de cet événement international dans la capitale économique du Bénin. Dans une allocution empreinte d’engagement, il a rappelé que les communes, au plus près des populations, sont en première ligne face aux effets du changement climatique. Il a souligné la volonté de Cotonou de devenir une ville modèle en matière de résilience urbaine et de gestion durable du littoral, avant d’appeler à un renforcement de la coopération entre collectivités africaines. « Nous devons mutualiser nos efforts et partager nos solutions locales pour bâtir une Afrique résiliente », a-t-il affirmé.

Le deuxième discours a été prononcé par Ronan Dantec, sénateur français et président de l’association Climate Chance, structure organisatrice du sommet. Il a insisté sur la vocation du rendez-vous africain de Cotonou : offrir une plateforme de dialogue et d’action aux acteurs non étatiques engagés pour le climat. Mettant en avant la complémentarité entre les pouvoirs publics et la société civile, il a plaidé pour une transition énergétique juste et inclusive sur le continent. « L’Afrique a les solutions, il faut désormais lui donner les moyens de les déployer », a déclaré  Dantec, saluant l’engagement du Bénin et des collectivités locales africaines.

Enfin, le discours officiel d’ouverture a été prononcé par Raphaël Akotègnon, ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance locale, représentant le gouvernement béninois. Au nom du Président de la République et du gouvernement, il a réaffirmé l’engagement du Bénin à poursuivre ses efforts en faveur de l’action climatique, notamment à travers la décentralisation des politiques environnementales. Il a mis en exergue les réformes entreprises par le pays pour renforcer la gouvernance locale, promouvoir les énergies renouvelables et protéger les ressources naturelles. Le ministre a appelé à une synergie d’action entre les États, les collectivités, le secteur privé et la société civile afin d’accélérer la mise en œuvre des engagements climatiques du continent.

Ces trois interventions ont posé les jalons d’un sommet tourné vers l’action et la coopération, illustrant la convergence entre engagement local, leadership institutionnel et solidarité internationale.

Trois piliers pour l’engagement africain

La cérémonie d’ouverture a officialisé les trois grands axes de travail du sommet, à savoir l’adaptation urbaine axée sur la résilience des villes et des territoires, l’atténuation par la promotion des énergies renouvelables, et la préservation de la biodiversité à travers le développement de corridors écologiques et de solutions fondées sur la nature. Lors du discours d’ouverture, plusieurs engagements majeurs ont été annoncés. Il s’agit notamment de l’élaboration d’une feuille de route pour faire de Cotonou et du Bénin un modèle de transition énergétique et de résilience urbaine, du lancement d’une alliance des villes côtières d’Afrique de l’Ouest destinée à mutualiser les solutions face à la montée des eaux et à promouvoir une gestion durable des espaces littoraux, ainsi que de la mobilisation accrue de la société civile et du secteur privé africains afin que l’Afrique ne soit plus simplement spectatrice de la transition climatique, mais bien un acteur majeur et moteur de celle-ci.

Acteurs engagés et dynamisme territorial

Parmi les parties prenantes présentes : les autorités nationales béninoises, les collectivités territoriales (dont la ville de Cotonou), de nombreuses ONG africaines, des entreprises du secteur de l’énergie et de la biodiversité, ainsi que des réseaux citoyens et jeunesse.
Ce sommet confirme que les « acteurs non-étatiques », collectivités locales, entreprises, organisations de la société civile — occupent désormais une place centrale dans la gouvernance climatique africaine. La thématique choisie, énergies renouvelables, adaptation, biodiversité — renvoie précisément aux défis que connaît le Bénin : accès à l’énergie, vulnérabilité côtière, gestion de la ressource naturelle.

Pourquoi ce sommet importe pour le Bénin et l’Afrique ?

Le sommet Climate Chance Afrique 2025 revêt une importance particulière pour le Bénin et pour l’ensemble du continent. Il positionne le Bénin comme un véritable hub de réflexion et d’action climatique en Afrique de l’Ouest, en renforçant son rôle moteur dans la mise en œuvre de solutions concrètes pour l’adaptation et la transition énergétique. Pour les villes africaines, ce rendez-vous constitue une plateforme unique de partage d’expériences, d’identification de financements et de consolidation de réseaux d’acteurs engagés. Face à l’urgence climatique, la démarche locale et inclusive mise en avant lors de l’ouverture du sommet envoie un signal fort : les solutions africaines doivent être conçues et portées par les Africains eux-mêmes. Enfin, en amont de la COP 30 prévue dans les années à venir, cette rencontre continentale vise à donner aux acteurs locaux une voix renforcée dans les négociations internationales et à affirmer la place de l’Afrique comme acteur stratégique de la gouvernance climatique mondiale.

La cérémonie d’ouverture du SCCA 2025 a posé les fondations d’un dialogue ambitieux, centré sur l’Afrique et ses territoires. À travers les discours du président de climate chance, du ministre de la décentralisation et du maire de Cotonou, un message s’est dégagé : l’Afrique ne doit plus seulement subir le changement climatique, elle doit prendre les devants.
À Cotonou, les regards se tournent désormais vers les solutions : l’énergie renouvelable, la ville résiliente, la biodiversité préservée. Le sommet s’ouvre sur deux jours d’ateliers, de pitches, de réseautage — mais surtout, sur une intention affirmée : traduire les ambitions en actes concrets.

 

Enock Ogouchoro

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