PPP/Dialogue stratégique entre le secteur privé et les communes du Borgou : Adecob, précurseur du concept d’attractivité territoriale
(Les communes du Borgou, un espace d’investissements propices et sécurisés avec toute une chaine d’accompagnements et d’appuis pour les entreprises)
L’Association pour le Développement des Communes du Borgou (Adecob) a organisé une rencontre le jeudi 19 décembre 2024, au Centre Le Rucher de Komiguéa dans la commune de N’Dali. Au cœur des discussions, des partenariats ambitieux entre le secteur privé et les communes du département du Borgou qui peuvent faire objet d’investissements en mode Partenariat Public-Privé (PPP). Financée par la coopération Suisse, cette activité entre dans le cadre de la première phase du Programme d’Appui à la Gouvernance Locale et au Renforcement de l’Attractivité Territoriale (Agora).
L’association développement des communes du Bougou a réuni les investisseurs potentiels et les communes du Bougou pour échanger les idées sur des projets qui peuvent faire l’objet d’investissements. Selon le communicateur, Alain Zomadi, expert en conseil sur les partenariats publics et privés, en marketing et attractivité territoriale, le Bénin donne deux possibilités aux collectivités territoriales qui sont des autorités contractantes, deux possibilités pour acheter des biens ou des infrastructures ou équipements : le code des marchés publics et la loi portant partenariat public-privé en République du Bénin.
En effet, les collectivités locales ont tout le temps appliqué le code des marchés publics depuis 2003, quand le premier conseil des communes a été installé. Maintenant, il y a une innovation. « Depuis 2016, il y a eu une loi sur le partenariat public-privé, mais qui a éprouvé beaucoup de difficultés à prendre pour faciliter l’approvisionnement en infrastructures sur les territoires communaux. Cette loi a été revue en juillet 2024. Nous avons la loi revue, N° 2024-30 du 23 juillet 2024, qui a facilité les choses aux communes » explique Alain Zomadi qui insiste « …les communes peuvent faire des partenariats avec le secteur privé, dont des investisseurs potentiels que vous avez vus ici, qui sont venus avec beaucoup d’engouement. Ils peuvent faire des partenariats autour des projets d’infrastructures, des projets de concessions, des projets d’affermage, pour pouvoir offrir des services publics de qualité aux citoyens ». En résumé, les participants ont eu l’occasion d’explorer le nouveau cadre juridique régissant les PPP, les outils de promotion des investissements, ainsi que les avantages et les défis des Ppp.
‘’…Bâtir des alliances stratégiques’’
Après la présentation inaugurale de l’expert, Tidjani Bani Chabi, président de l’Association pour le Développement des Communes du Borgou (Adecob) et maire de Kalalé a souligné, dans son allocution, l’objectif poursuivi par cette initiative « cet atelier offre une occasion unique d’interaction directe entre nos communes et les entreprises privées pour identifier des opportunités d’investissement et bâtir des alliances stratégiques», a-t-il indiqué avant d’ajouter « nous avons la ferme conviction que la synergie entre le secteur public et privé est un levier essentiel pour transformer nos territoires ». Le message du plus jeune maire du Bénin est clair : saisir les opportunités qu’offrent les communes du Borgou et nouer poser des partenariats solides pour concrétiser des projets structurants porteurs de développement et de transformation des territoires du Borgou.
A cet effet, les organes consulaires tels que la Chambre de commerce et d’industrie, l’Apiex (Société d’Investissements et de Promotion de l’Industrie), la chambre des métiers etc…étaient présents au cours de l’activité pour accompagner les potentiels investisseurs. D’ailleurs, pour soutenir les artisans qui veulent se positionner, l’Adecob a facilité l’acquisition de leur registre de commerce. Au total, 134 dossiers ont été traités, dont 62 pour les femmes par l’Apiex.
Des enjeux techniques et financiers…
A en croire l’Expert en PPP, il y a des petits contrats de PPP. Celui qui a la capacité d’aller sur un contrat, la mairie définit son cadre de passation des contrats, son cadre des investissements. Il y a des procédures de droit commun, donc l’appel d’offres ouverts. Il y a des procédures dérogatoires, donc ça peut être l’entente directe, l’offre spontanée. Il y a beaucoup de mécanismes que les gens peuvent utiliser. L’enjeu est technique mais aussi financier. D’abord il faut que le secteur public s’organise. Selon le consultant, les mairies doivent s’assurer d’avoir des cadres qui connaissent de quoi il s’agit. Puisque, signer un contrat de PPP, gérer un contrat de PPP, c’est savoir comment collaborer avec le secrétaire exécutif de la commission d’appui au PPP qui a été créée pas décret. Donc, collaborer techniquement, savoir de quoi on parle et identifier les bons projets à fort potentiel ou impact économique ; conduire les études; avoir une solidarité budgétaire correcte, ainsi de suite… Donc, ça demande une organisation interne, dans une démarche de management de projet avec des techniciens dignes de ce nom qui vont conduire le processus. « Puisqu’il se pourrait qu’une commune subventionne un projet, apporte des ressources pour le succès du projet. On va en partenariat privé quand il y a des risques, quand on ne peut pas porter soi-même le projet » souligne Alain Zomadi.
Ensuite, par rapport au secteur privé, l’enjeu c’est le sérieux ; surtout se mettre ensemble pour être plus forts. Nous n’avons pas cette culture-là au Bénin, regrette le communicateur de l’atelier. C’est de grands ensembles avec des partenaires derrière. « …parce que quand nous créons une société-projet qui va gérer le contrat de partenariat privé sur des projets complexes, ça veut dire que nous avons plusieurs parties prenantes engagées. Des investisseurs, des lois, des capitaux, des fournisseurs, de ceci ou de cela. Donc, ça demande une expertise là aussi » a-t-il défendu.
Pour clôturer l’atelier, le président de l’Adecob a procédé à la remise d’un lot de matériel informatique de grande valeur, destiné au guichet du territoire, centre stratégique pour la distribution des produits agroalimentaires. Chacune des communes du Borgou a installé son stand pour présenter aux entreprises présentes, les opportunités d’investissements dans leur territoire. Un véritable marketing territorial pour attirer les investisseurs. Cet évènement qui est une première dans le septentrion pose les bases du concept d’attractivité territoriale encore inconnu du grand public.