Forum économique Bénin 2023 : La Fondation Konrad Adenauer Stiftung offre des moments de partage d’expériences et de réseautage aux jeunes entrepreneurs et start-uppeurs

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Dans le cadre de la mise en œuvre de son Programme régional pour le Dialogue Politique en Afrique de l’Ouest, la Fondation Konrad Adenauer Stiftung (KAS) a tenu les 21 et 22 juin 2023 à Azalaï hôtel de Cotonou, un Forum Economique Bénin 2023, autour du thème « le développement par les compétences locales ». Une rencontre de deux jours bien achalandés autour de trois panels de discussions qui ont permis, en présence d’une soixantaine de jeunes entrepreneurs de différents profils, de décrypter des éléments basiques de l’entreprenariat, de l’état des lieux de l’environnement entrepreneurial au Bénin. Les travaux de ce forum sous la modération de Victor-Emmanuel Ekwa-Bebe III, ont été officiellement lancés par le Représentant de l’Ambassadeur d’Allemagne au Bénin, Morizt JUNGINGER après le discours d’accueil de la Représentante Résidente de Konrad-Adénauer Stiftung, Dr Stefanie BRINKEL.

Rencontre de brassage et de création de réseaux, la KAS a réussi à réunir plusieurs jeunes entrepreneurs locaux, débutants comme amateurs et professionnels de divers secteurs d’activités tels que l’artisanat, le tourisme, l’agriculture, la mode, la transformation agroalimentaire, des startups du numérique, des responsables d’organisation et des journalistes. Ce forum s’articule autour du thème « le développement par les compétences locales ». Une réflexion qui vient à point nommé, pour éclairer l’esprit des jeunes entrepreneurs du Bénin afin de décrypter de ce qui est faisable pour la croissance et la pérennisation des compétences locales gage de viabilisation de l’économie du pays.


A l’ouverture de cette deuxième édition du forum économique, Dr Stefanie BRINKEL, Représentante Résidente de la KAS après avoir salué les diverses autorités présentes, a manifesté son immense joie de recevoir cette jeunesse entreprenante qui fait la fierté du Bénin et qui de leurs efforts participent à la stabilité du pays. Pour elle, « la croissance économique est un élément fondamental de la paix, car elle génère des revenus qui bien répartis entretiennent un niveau de vie convenable, favorable à l’émancipation politique et sociale ». Le développement économique et social d’une région dépend en grande partie de ses compétences locales. Lorsque les individus disposent des compétences nécessaires pour occuper des emplois locaux, ils contribuent à la croissance économique, à la création d’entreprises et à l’amélioration du niveau de vie dans leur communauté. Le développement par les compétences locales est donc essentiel pour assurer une prospérité durable à tous les niveaux. Ainsi à travers ce forum économique, la KAS, comme le dit Dr BRINKEL, se positionne comme « bâtisseur de ponts entre les Hommes et créateur de cadres de discussions et de concertation » car pour elle, toutes les vies comptent pour la croissance économique d’un pays.
Pour sa part, Morizt JUNGINGER représentant résident de l’ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne au Bénin, de ses mots d’ouverture du forum, n’a pas manqué de réitérer le soutien de l’Allemagne à travers sa mission diplomatique au Bénin dans diverses initiatives de projets et programmes dans le secteur du numérique au Bénin afin de promouvoir les compétences numériques dans l’administration publique et privée et le développement des innovations dans la transformation numérique.
Moment de discussion, de plaidoyer à l’endroit des députés présents à ce forum et de visite de stands des jeunes talents entrepreneurs et startuppeurs, les différents panels ont été pour les participants, des instants de partage d’expériences, d’expressions des faiblesses qui minent le sous-secteur de l’entreprenariat, en terme de formation des compétences, de disponibilité des ressources humaines adéquates aux divers secteurs d’activités et d’accompagnement des jeunes entrepreneurs.


« De l’idée à la réalisation, les entreprises locales ont-elles leur place ? » C’est autour de ce thème que des expérimentés du cycle de vie d’une entreprise tels que Urbain AMEGBEDJI, DG ANPE ; Mabel ADEKAMBI, Fondatrice de Queen of Soto ; Albin FELIHO, Président CONEB et Adéyèmi ORO, Consultant en Transformation digitale, ont tenté de répondre aux préoccupations des participants .Chacune de ces figures citées ci-dessus, sous la modération de Victor-Emmanuel Ekwa-Bebe III, Expert/Représentant (tbc) Sèmè-City, a expliqué les enjeux, les causes et les obstacles auxquelles sont confrontées les entreprises locales au Bénin. Pour Adéyèmi ORO, « on n’achète pas une idée mais plutôt un produit ». Il clarifie qu’avant même de mettre un produit ou un service sur le marché, il faudrait en amont avoir non seulement une idée mais aussi prendre en compte l’environnement économique et social, définir la cible concernée, détecter les besoins réels et valider son idée avant sa mise en place sans oublier le côté financier.

De son coté, allant dans le même sens que son prédécesseur, Mabel ADEKAMBI a rappelé à l’assistance quelques conditions à privilégier avant la mise en œuvre de toute idée d’entreprise, dont celle de disposer d’une source de revenu ou à la limite, vivre encore avec ses parents, au risque de confondre, capital et revenus immédiats au fond de roulement.

L’autre point de ce forum économique qui a remué les ardeurs et les points de vue des uns et des autres concerne les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les entrepreneurs locaux. Il s’agit de l’inadéquation des diplômes universitaires obtenus qui ne répondent pas forcément aux besoins des entreprises naissantes, l’inexpérience de certains diplômés, la rude concurrence des entreprises étrangères, les taxes d’imposition etc. Aux dires des uns et des autres, ces responsabilités incombent non seulement au gouvernement mais aussi aux établissements de formation qui oublient l’alternance des étudiants vers les entreprises au cours de leurs formations. Ce qui fait défaut à la qualité pratique des compétences qui sortent de ces instituts de formation. Appuyant cette théorie, Adéyèmi ORO, Consultant en Transformation digitale témoigne ainsi en ces mots : « moi tout au long de mon cursus universitaire je faisais des alternances en entreprise mais je suis choqué de voir que bon nombre d’universités et instituts de formation au Bénin ne promeuvent l’alternance en entreprise tout le long du cursus universitaire des étudiants». Cela pourrait être à la base de l’inexpérience et parfois de l’incompétence de nombreux jeunes diplômés de nos jours.
En dehors de ce premier panel, deux autres ont tenu en haleine les invités à ce forum économique sur les thèmes tels que : « encadrement juridique et financement : s’en sortir face à la concurrence » et « Start-up, entreprises et exportation : le label Bénin dans le concert des nations. Le forum économique tenu sur deux jours a été clôturé par la visite de la GDIZ, zone industrielle et économique de Glo-Djigbé située sur le territoire de la commune d’Abomey-Calavi au Bénin où sont implantées plusieurs industries et sociétés de transformations agroalimentaires et de productions diversifiées.

Adelaïde HOUNYE

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