Editorial : Prendre le gouvernement au mot !
Vers la fin de l’année 2017, le gouvernement de la République a lancé des signaux très positifs aux acteurs de la décentralisation. Patrice Talon a notamment adopté en Conseil des Ministres plusieurs dossiers relatifs à la décentralisation. Mieux, le gouvernement a opéré un transfert de ressources important (plus de 40 milliards) dans le budget 2018, même si ce montant est toujours en deçà des attentes internationales et nationales. L’adoption du guide méthodologique d’élaboration des Plans de décentralisation et de déconcentration (plans 2D), l’adoption du décret portant modification du décret instituant le Comité Interministériel de Pilotage de la PONADEC et la charte nationale de reddition des comptes au niveau local apportent constituent des avancées notables au processus de décentralisation, mais également des points d’ancrage pour des dialogues structurés et constructif avec le gouvernement. L’ensemble du plaidoyer de 2018 pour des perspectives heureuses en 2019 doit s’organiser autour de ces décisions et toutes les autres qui les ont suivies en fin d’année 2017 et au début de cette nouvelle année. La célébration, en 2018, des 15 ans de décentralisation au Bénin offre aux différents acteurs, notamment à l’ANCB, l’occasion unique d’ouvrir un dialogue structuré avec le gouvernement sur les questions délicates de la décentralisation. Il s’agit du transfert des ressources (surtout humaines et financières aux communes), dans l’ordre de 15 à 20% d’ici la fin du quinquennat, le renforcement de la libre administration des collectivités locales, un principe constitutionnel souvent mis à mal par les pouvoirs publics. En retour, les acteurs de la décentralisation doivent prendre des engagements et s’organiser pour une vraie démocratie à la base et une bonne gouvernance locale, gages d’un développement durable des collectivités locales au Bénin. Il faut alors professionnaliser l’organisation et la gestion des activités de plaidoyer afin de leur assigner des objectifs mesurables. La survie de la décentralisation et son succès résident dans la capacité de cette réforme à produire la démocratie et le développement à la base. En plus des textes à toiletter, il faudra structurer dans un document, les règles et les outils de la démocratie et de la gouvernance locale afin de mettre chaque acteur devant ses rôles et responsabilités.