Le nouveau départ de la décentralisation au Bénin!
Le nouveau départ de la décentralisation au Bénin!
Promulgation du Code Général des Collectivités Territoriales, adoption d’une nouvelle Politique Nationale de Décentralisation/Déconcentration, finalisation et adoption des Plans 2 D de tous les ministères concernés. Cerise rouge sur le gâteau, les élections communales, municipales et peut-être locales auront lieu cette même année 2020. La concrétisation de ces différents projets devrait permettre à la décentralisation béninoise de retrouver ses lettres de noblesse et d’atteindre les objectifs de développement local durable.
2020 se présente comme une année charnière pour relancer une décentralisation dont le bilan reste mitigé depuis 2003, malgré les acquis indéniables.
L’élaboration et le vote du Code Général des Collectivités Territoriales permettra d’avoir dans un document unique, l’ensemble de la législation en matière de décentralisation. Plus d’une dizaine de textes de loi parfois contradictoires et un grand nombre de décrets encadrent la décentralisation au Bénin. De plus, après 17 années d’expérience, des insuffisances et des clarifications ont été notées au niveau du cadre législatif et règlementaire. Quant à la nouvelle Politique Nationale de Décentralisation/Déconcentration, elle permettra d’harmoniser la décentralisation avec les enjeux actuels de développement durable tout en ciblant des actions concrètes à mener pour la gouvernance locale porteuse de développement socioéconomique. Avec les Plans 2 D, il est possible d’espérer que tous les ministères ayant des compétences communales puissent, à termes les transférer au niveau local de même que les ressources subséquentes. La mise en place de tous ces outils permettra de lancer la quatrième mandature dans de très bonnes conditions.
Le tout ne suffit pas d’élaborer un Code Général des Collectivités Territoriales, d’adopter une nouvelle Politique Nationale de Décentralisation/Déconcentration ou encore de finaliser les Plans 2 D de tous les ministères concernés. Il faudrait un code qui confirme les acquis et renforce l’autonomie locale. Un code qui consacrerait un recul de la décentralisation ferait enliser le processus. De même, la PONADEC devra positionner la commune comme la véritable porte d’entrée des politiques de développement du pays et connaitre une mise en œuvre effective, tout comme les Plan 2 D qui sont aujourd’hui perçus comme des Plan de déconcentration plutôt que de décentralisation, constat fait lors d’un atelier de l’ANCB à Bohicon en décembre dernier. Pour ce qui concerne les élections communales et municipales, il est à craindre leur forte politisation comme tenu du nouvel enjeu de parrainage des candidatures à la présidentielle par les élus locaux. Les enjeux de ces élections sont ailleurs et concernent le développement local.