Adecob – Deuxième Journée des Griots pour la Paix à Pèrèrè : La parole comme héritage et outil de prévention

0 13

La commune de Pèrèrè a accueilli, le vendredi 21 novembre 2025, la deuxième phase de la Journée des griots pour la paix et la prévention de l’extrémisme violent, une initiative portée par l’Adecob avec l’appui d’IFDC-ACMA3 et de plusieurs partenaires techniques et financiers. Après les panels d’échanges tenus la veille à Parakou, cette étape a plongé le public au cœur d’une célébration culturelle vibrante, où la parole des griots a résonné comme un instrument de paix et d’unité.

Venus des différentes communes du Borgou, les griots ont offert une démonstration magistrale de la force de la tradition orale. À travers chants, récits et proclamations en plusieurs langues locales, ils ont porté des messages de paix, de cohésion sociale et de fraternité. Une manière de rappeler le rôle séculaire de la parole — médiatrice, apaisante et rassembleuse — dans la prévention et la gestion des conflits communautaires.

Dans son allocution, le maire de Pèrèrè, Abdoulaye Allassane Nouhoun Touré, a salué la mobilisation exceptionnelle des griots et des partenaires. Les qualifiant de « messagers de vérité, bâtisseurs de paix et médiateurs naturels », il a rappelé l’importance capitale de leur rôle dans la cohésion au sein des communautés. Il a également exprimé sa gratitude envers les partenaires tels que la Coopération suisse, ACMA3, l’UNICEF et diverses institutions nationales, dont l’appui constant permet depuis trois éditions de valoriser ce patrimoine immatériel essentiel au vivre-ensemble.

Une édition marquée par l’ouverture régionale

Prenant la parole, Tidjani Bani Chabi, maire de Kalalé et président de l’Adecob, a souligné la dimension fraternelle et transfrontalière de l’événement. En accueillant les délégations venues du Nigeria — Yashikira, Kusumusso, Okuta, Ilesha et Barana — il a rappelé l’histoire commune et les liens culturels, commerciaux et sociaux qui unissent les populations des deux pays.

Il a également rendu hommage aux jeunes filles participantes au concours d’éloquence issu des huit communes du Borgou, dont les messages inspirants sur la place des femmes et de la jeunesse dans la construction de la paix ont profondément marqué les participants. Pour lui, cette journée s’impose désormais comme un modèle régional d’initiative culturelle au service de la cohésion territoriale.

Représentant le chef de l’État, Dr Adamou Mama Sambo, coordonnateur du projet COSO, a insisté sur l’importance du dialogue communautaire dans un contexte régional fragilisé par l’insécurité. Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement béninois en faveur de la collaboration transfrontalière avec le Nigeria et du renforcement de la cohésion sociale.

Saluant la mobilisation des autorités traditionnelles, des leaders locaux et des élus communaux, il a rappelé la nécessité de soutenir les griots, véritables gardiens de la tradition et artisans du rapprochement entre les peuples.

Cette deuxième journée à Pèrèrè s’est achevée dans une atmosphère empreinte de fraternité, de fierté culturelle et d’espoir partagé. À travers la parole des griots, l’Adecob et ses partenaires réaffirment une conviction : la culture est un levier essentiel pour prévenir l’extrémisme violent et renforcer l’unité entre les communautés du Borgou et d’au-delà.

David KABA

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.