Belgique/Œil sur demain : vos vieux panneaux photovoltaïques ont encore beaucoup de valeur

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Si le principe de transformation de la lumière en électricité est connu depuis le 19e siècle, ce n’est que dans les années 2000 que les panneaux ont commencé à être commercialisés et installés à grande échelle. Chers et relativement peu performants, ces premiers panneaux ne peuvent rivaliser avec les installations de dernière génération. Leur remplacement a donc commencé, mais pas question pour autant de les jeter alors qu’ils contiennent de précieuses ressources.

De précieux éléments

Si 60% de la masse d’un panneau est constituée de verre, le reste l’est de métaux divers et de plastiques. « En termes d’écodesign, un panneau photovoltaïque n’est pas facile à recycler. On se retrouve face à un élément composé de différentes couches collées et, entre ces couches, il y a des connecteurs métalliques, » nous explique Gregory Lewis, responsable Recherche et Développement chez Comet Traitements, l’unique acteur wallon capable de recycler des panneaux.

« Nous avons commencé les premières études en 2014. À cette époque, personne ne pensait à la fin de vie des panneaux, beaucoup trop récents. Aujourd’hui, on recycle près de 3.000 tonnes de panneaux photovoltaïques, dont la majorité provient de France », détaille-t-il. Car en Belgique, on n’a collecté « que » 1.491 tonnes, soit 75.000 panneaux l’an dernier. Mais c’est plus du double de 2023 et le phénomène ne fera que prendre de l’ampleur.

D’ailleurs, lors de chaque installation, une taxe de 1,5 euro par panneau est prélevée afin d’alimenter la filière de recyclage, comme c’est le cas pour les piles ou les pneus par exemple. La législation européenne est d’application dans les trois régions du pays (depuis 2022 en Wallonie) et une fédération, PV Cycle Belgium, a été créée. Elle dispose d’une centaine de points de collecte dans tout le pays.

Comment séparer et récupérer les éléments ?

La première étape est de retirer le cadre en aluminium. Un procédé manuel qui s’effectue chez Recma, une entreprise d’insertion socioprofessionnelle située à Seraing. Le corps du panneau est ensuite acheminé dans le groupe Comet.

À la manière des voitures ou appareils électroménagers, les panneaux sont d’abord broyés en petits morceaux, ce qui libère les éléments. « On utilise ensuite des outils de séparation gravimétrique, d’autres de séparation magnétique ainsi que le tamisage. Il faut 7 à 8 étapes pour que les matières premières ressortent purifiées », admet Gregory Lewis. Le verre, par exemple, redevient du sable qui peut être réutilisé dans le cadre de construction du génie civil. Le cuivre et l’argent représentent l’essentiel de la valeur économique du panneau, avec l’aluminium. À la fin du processus, il reste moins de 10% que l’on ne peut pas recycler, composé de différents types de plastiques qui finissent en centre d’enfouissement technique.

La récupération et la valorisation des composants de panneaux (comme des voitures ou de l’électro) sont d’ailleurs devenues des enjeux stratégiques pour l’Europe. On utilise ainsi des matières premières issues de l’étranger et dont nous avons besoin sans devoir creuser le sol. À l’échelle de la production mondiale des minerais, cela ne représente que quelques pourcents, mais si l’Europe veut s’affranchir de sa dépendance à la Chine, cette étape sera pourtant cruciale.

Source:    www.rtbf.be/

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