Lancement du rapport « au-delà des barrières ; voix des migrants africains irréguliers en Europe » : Le Programme des Nations Unies pour le Développement plaide pour une migration humaine sûre et contrôlée
Un rapport qui vient à point nommé
La migration humaine est un phénomène bien plus vieux que l’Humanité. Une partie non négligeable des grandes nations est constituée de personnes ayant émigré. Comme le souligne le Rapport, de nos jours, elle est devenue un enjeu crucial du débat politique qui anime les démocraties, notamment en Europe. Ces mouvements de populations conduisent souvent aux drames. Ainsi entre 2014 et 2018 plus de 30.000 personnes ont trouvé la mort sur les routes migratoires. En plus des drames, ces mouvements génèrent aussi un fort sentiment de crainte et d’incertitude dans les pays d’arrivée des migrants. Au regard des perspectives à court et moyen terme de la poursuite des mouvements migratoires, la réponse apportée par la communauté internationale à ces phénomènes migratoires sera déterminante non seulement pour les personnes en situation de déplacement, mais également pour le développement des pays d’origine et les sociétés des pays d’origine et les sociétés des pays de destination.
Le présent Rapport contribue ainsi à la mise en œuvre efficace des stratégies pour des migrations ordonnées et efficaces. Il constitue une contribution à la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations adopté par les Etats membres de l’organisation de l’ONU en 2018 pour une migration sûre, ordonnée et régulière en particulier, en ce qui concerne notamment l’objectif 17. Il tente d’élargir et d’éclairer le débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues. Il vise à aider les décideurs à concevoir des approches à long terme du phénomène migratoire qui soient humaines, productives et fondées sur les données probantes, a laissé entendre Madame Ginette MONDONGOU CAMARA, Représentant Résident a.i. du PNUD.
L’étude s’appuie sur l’enquête la plus exhaustive et la plus approfondie réalisée à ce jour concernant les Africains entrés en Europe illégalement à partir de différents pays d’Afrique. Ce Rapport a donné la parole à plus de trois mille migrants en situation irrégulière en Europe et en focalisant l’analyse sur près de deux mille immigrés non humanitaires pour analyser leurs motivations et leur état d’âme.
L’immigration, un phénomène transversal à toute l’Afrique
En présidant le lancement officiel dudit rapport, le Ministre d’Etat Chargé du plan et du Développement, Abdoulaye BIO TCHANE a salué l’initiative du PNUD pour avoir réalisé cette étude sur une problématique majeure de développement qu’est l’immigration irrégulière. «Un sujet aussi pertinent que d’actualité en témoigne les chiffres dénombrés actuellement qui font état de plus de 250 millions de migrants internationaux dans le monde, contre 220 millions en 2010 et 191 millions en 2005. Une proportion mondiale relativement stable passant de 2,8% à 3,4% entre 2000 et 2017. Mais les données disponibles omettent souvent la grande masse de migrants en situation irrégulière ». Selon lui, la mondialisation, « la forte croissance démographique dans certaines régions du globe, les inégalités croissantes entre les nations ainsi que les effets des changements climatiques sont autant des facteurs qui favorisent l’immigration clandestine. Au cours de l’année 2019, plus de 8 mille migrants ont pu être secourus. Notre pays le Bénin n’est pas en reste de l’immigration clandestine, qui est transversale à toute l’Afrique. En 2014, le Gouvernement a dû rapatrier de Tripoli 131 jeunes Béninois, leur évitant le pire » a-t-il conclu.
L’élaboration de la politique migratoire du Bénin est en cours de finalisation a annoncé le Ministre d’Etat.