Les jeunes élus locaux africains face aux effets du COVID-19 : Comment s’y prendre face aux impacts culturels, sociaux et économiques de la pandémie ?

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Les jeunes sont le moteur du développement des villes africaines comme les villes africaines sont le moteur du développement du continent. Avec la crise du COVID-19, les jeunes comme les villes ont été profondément affectés dans leur sociabilité. Les premières réponses sécuritaires et sanitaires apportées par les États (couvre-feux, bouclages, restrictions de déplacements, etc.) ont entraîné un ralentissement, voire une suspension des activités économiques, sociales et culturelles comme conséquence. Pour mieux élucider cette problématique centrée sur la jeunesse, CGLU Afrique a tenu une rencontre virtuelle en juillet passé sur le thème  « Les jeunes élus locaux face aux effets du COVID-19 ». Cette rencontre ouverte par le SG/CGLU, Jean-Pierre Elong Mbassi et suivie par une cinquantaine de jeune de tout rang, a été l’occasion de faire un état des lieux  de l’implication des jeunes dans les politiques publiques locales et de proposer des perspectives pour améliorer la donne.

Une jeunesse active dans les instances de prise de décision

Deux panels ont structuré ces échanges, le premier sur la thématique “jeunesse et responsabilité”, a abordé la dimension politique de l’engagement des jeunes au plus fort de la crise, développé par Mme Thérèse Faye Diouf, Maire de Diarrere ; et l’impact du digital dans la dimension sécuritaire de nos territoires développé par  M. Marten.

Mme Thérèse Faye Diouf, Maire de Diarrere  a fait remarquer que la fermeture des lieux publics et la restriction des déplacements a totalement bouleversé les comportements des jeunes dans les villes africaines. Elle a insisté sur l’engagement des jeunes dans la relance économique et la construction de l’avenir des villes africaines. Pour se faire, elle a encouragé les jeunes, hommes et femmes, à investir les conseils municipaux et participer activement à la prise de décision, à la délibération sur les budgets.

La Covid 19 impose un recours au digital dans la définition des politiques économiques

Pour sa part M. Marten a mis l’accent sur les contraintes du COVID-19 sur la mobilité et le tourisme, particulièrement dans le domaine du tourisme. Ces contraintes ont accéléré l’usage de la technologie et du digital pour créer les conditions d’un retour à la normale. Ce recours au digital des gouvernements comme celui des Seychelles, a été privilégié pour relancer et promouvoir le tourisme, mais également pour assurer la sécurité sanitaire des citoyens et des touristes.

Lors de ce panel, les questions se sont essentiellement orientées vers les aspects politiques de la contribution des jeunes à la relance des économies des villes : comment mobiliser les jeunes ? Comment augmenter la participation des jeunes dans les partis politiques ? Il a été proposé que CGLU Afrique et les associations nationales d’autorités locales africaines développent un plaidoyer à l’attention des gouvernements nationaux et des partis politiques afin que les jeunes accèdent plus facilement aux listes électorales et aux affaires politiques.

Le second panel sur “La jeunesse en tant que main-d’œuvre dans la croissance du continent” a été marqué par l’intervention, d’une part M. Frederik Tchoungui, Fondateur, Community of Global Leaders et d’autres part, par l’intervention de M. Oliver Bastienne, Président de la Chambre de Commerce des Seychelles.

Le point culminant de ce panel  est centré sur la relance économique en mettant en évidence  le rôle des jeunes  dans le domaine de l’entreprenariat. L’autre inquiétude soulevée par les participants, est comment valoriser les initiatives des jeunes qui visent à créer et à trouver des sources de financement malgré le contexte de crise sanitaire ?  M. Tchoungui a ainsi incité les jeunes entrepreneurs et élus à faire du digital une des clés du développement des villes africaines. Pour y parvenir, l’amélioration et la mise à niveau des infrastructures de télécommunication est indispensable d’où l’appel lancé au pouvoir public pour plus d’investissements dans ce secteur.

L’exposé de M. Bastienne a montré combien le COVID-19 a impacté tous les domaines du secteur privé employant les jeunes (baisse de la productivité, chômage, …). La chambre de commerce des Seychelles a apporté son soutien aux jeunes en leur fournissant financement, appui technique et formation, notamment pour les entrepreneurs ; mais elle a également fourni au gouvernement un plan de recouvrement et de prospérité auquel les jeunes ont été impliqués. L’importance des Technologies de l’Information et de la communication a été soulignée pour montrer l’impact des jeunes dans le développement du numérique en tant que pourvoyeur des emplois du futur.

La synthèse des discussions a mis en lumière la nécessité de travailler en réseau, de former des coalitions car les nombreux enjeux auxquels font face les jeunes élus locaux ne sauraient être adressés sans la participation de toutes les parties prenantes. Les synergies seront nécessaires pour la construction de l’Afrique que nous voulons.

Les discussions de cette rencontre des jeunes ont permis aux participants de réaliser que “on ne peut construire l’Afrique sans son moteur, la jeunesse”, et qu’avec cette crise du COVID-19 personne n’est à l’abri. Ce n’est que par la solidarité que la société surmontera cette pandémie.

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